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Mort de Nelson Mandela, phare de
l’Humanité |
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Nelson Mandela, phare de l’Humanité
Nelson Mandela (1918-2013) est décédé le 5 décembre 2013 à Johannesburg
à l’âge de 95 ans.
Il avait combattu pendant de longues années le régime de
l’Apartheid en Afrique du Sud et passé vingt-sept ans dans les geôles
sud-africaines.
Le 9 décembre 1993, il y a vingt ans, il recevait le prix
Nobel de la Paix avec Frederik De Klerk, dernier président de l’Afrique du
Sud de l’époque de l’Apartheid, avant de lui succéder en mai 1994 à la tête
de ce qu’on a appelé l’Afrique du Sud “Arc-en-ciel”.
Le 15 juillet 1996 il
avait été reçu Docteur honoris causa de l’Université Paris I dans le Grand
Amphithéâtre de la Sorbonne et il avait été chaleureusement applaudi lors de
la cérémonie par un public visiblement très sensible au charisme émanant de
sa personnalité.
Nelson Mandela restera sans doute comme un des phares les plus puissants de
l’Humanité et des droits de l’Homme.
Il avait autorisé Christof Heyns,
directeur du Centre for Human Rights de l’Université de Pretoria à
reproduire un dessin
dont il était l’auteur et qui représentait le phare de Robben Island sur la
couverture de l’ouvrage “Human Rights Law in Africa” paru chez Martinus
Nijhoff en 2004.
Cet ouvrage, fruit d’une coopération avec le CREDHO, a été publié dans sa
version française chez Bruylant sous le titre “Recueil juridique des droits
de l’Homme en Afrique” en 2002 pour la période 1996-2000 et en 2005 pour la
période 2000-2004, Collection
du CREDHO n° 2 et n° 10).
Paul TAVERNIER, Professeur émérite, Directeur du CREDHO - Paris Sud
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Hommage à Nelson Mandela
Je me souviens qu’étudiant à
l’Université de Grenoble dans les années quatre-vingt, j’avais comme enseignante
d’anglais, une sud-africaine, qui dut quitter son pays pour son militantisme
dans l’ANC. J’ai pris conscience à cette époque de la réalité de ce pays et
surtout entendu pour la première fois prononcer le nom de « Nelson Mandela » qui
était déjà un symbole de la lutte contre l’apartheid.
Cette phrase prononcée lors de
son procès en 1964 symbolise « le long chemin vers la liberté » que fut sa vie
:
« J’ai combattu contre la
domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri
l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient
ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel
j’espère vivre. Mais s’il le faut, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à
mourir ».
Abdelwahab BIAD, Maître de Conférences HDR, Université de Rouen,
Directeur du CREDHO-DI de Rouen
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Hommage à Nelson Mandela aux Nations Unies
Hommage du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon
(10 décembre 2013)
Le Secrétaire général de l'ONU a déclaré lors d’une cérémonie à Johannesburg en
l’honneur de Nelson Mandela que la vie et l'héritage de l'ancien Président de
l'Afrique du Sud était une source d’inspiration, non seulement pour son pays,
mais pour le monde entier.
« Les racines de ce baobab plus majestueux que n'importe quel autre se sont
ramifiées partout à travers le monde », a déclaré M. Ban à la foule rassemblée
dans le stade où avait été donné le coup d’envoi de la Coupe du monde de
football de 2010. « C'est sa compassion qui reste la plus remarquable.
L'injustice le mettait en colère, pas les individus. Il rejetait la haine, pas
ceux qui s'y étaient abandonnés. Il a révélé l'incroyable pouvoir du pardon et
du rapprochement des peuples et la véritable signification de la paix. C'était
son don unique, et c'est aussi la leçon qu’il a partagée avec le reste de
l’humanité ».
M. Ban a rappelé que les Nations Unies se sont tenues aux côtés de Nelson
Mandela et du peuple d'Afrique du Sud dans la lutte contre l'apartheid. Elles
ont usé de tous les moyens à leur disposition : sanctions, embargo sur les
armes, boycott d'évènements sportifs et isolement diplomatique. ». « L'apartheid
a été vaincu », a poursuivi M. Ban. « Mais comme il serait le premier à le dire,
notre lutte continue : contre l’inégalité et l’intolérance et pour la prospérité
et la paix … Nelson Mandela nous a montré la voie avec un coeur plus grand que
ce stade et un sourire contagieux qui aurait pu facilement l’illuminer. En fait,
il a illuminé le monde… »
Hommage de l’Assemblée générale (19 décembre 2013)
L’Assemblée générale des Nations Unies s'est réunie le 19 décembre pour rendre
un dernier hommage à Nelson Mandela et célébrer une vie consacrée à la lutte
contre la pauvreté, l'injustice et la destruction de la personne humaine et de
l’esprit humain.
Le Président de l’Assemblée, M. John Ashe, a rappelé que M. Mandela avait pris
la parole devant l'Assemblée générale en tant que premier Président
démocratiquement élu de l'Afrique du Sud en octobre 1994. Dès le 8 juin 1990,
quelques mois après sa libération en février de la même année, il s'était
adressé à l'Organisation internationale du Travail (OIT) en ces termes : «
Malgré l'épaisseur des murs de la prison, nous tous à Robben Island et ailleurs
pouvions entendre votre voix exigeant notre libération. Nous nous sommes
inspirés de cela ». Quelques semaines plus tard, devant le Comité spécial contre
l'apartheid, il ajoutait : « Le crime d'apartheid restera éternellement une
tache indélébile dans l'histoire humaine. Les générations futures se demanderont
sûrement: quelle erreur a été commise pour qu'un tel système soit mis en place
au lendemain de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme ?
Cela restera à jamais une accusation et un défi lancés à tous les hommes et
femmes de conscience qu'il a fallu tant de temps pour nous lever et dire : « Ça
suffit ! »
Parmi les orateurs figuraient Kingsley Mamabolo, le Représentant permanent de
l'Afrique du Sud auprès de l'ONU, ainsi que l'ancien maire de New York, David
Dinkins, qui avait organisé la première visite officielle de M. Mandela aux
États-Unis en 1990, ainsi que l'archevêque Desmond Tutu qui est intervenu par
visioconférence.
Depuis 2009, l’Assemblée générale a proclamé le 18 juillet Journée
internationale Nelson Mandela. C’est la seule personnalité à qui l'Assemblée a
accordé un tel honneur.
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La foule des Sud-africains attend patiemment dans le parc de l' "Union
Buildings" (Palais de l'Union) à Pretoria
pour rendre un dernier hommage à Nelson Mandela
qui avait pris dans ces lieux ses fonctions de premier président
noir de la République sud-africaine.
(cliché transmis par Christof Heyns)
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Un hommage à Nelson Mandela venant de France dès 1985 :
Le prix LudovicTrarieux, créé par le bâtonnier Favreau en
1984 est décerné pour la première fois l’année suivante à Nelson Mandela, jeune
avocat noir sud-africain.
En raison de son incarcération il n’a pas pu recevoir en personne cette
récompense, mais sa fille a pu assister, non sans difficulté, à la cérémonie
organisée à cette occasion.
(voir ci-dessous la photo représentant la remise de la médaille à
Melle Mandela)
[nous remercions le Bâtonnier Favreau de nous avoir
communiqué ce document]
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Prix des Nations Unies Nelson Rolihlahla Mandela
En novembre 2009 l’Assemblée générale
des Nations Unies avait déclaré le 18 juillet Journée internationale Nelson
Mandela et celle-ci a été célébrée chaque année par l’Organisation des
Nations Unies depuis 2010. Le 6 juin 2014 l’Assemblée a décidé de créer le
Prix des Nations Unies Nelson Rolihlahla Mandela “qui aura un caractère
honorifique, en hommage aux réalisations exceptionnelles de personnes et à leur
contribution aux buts et aux objectifs de la Charte des Nations Unies”.
Dans sa
résolution (A/RES/68/275),
l’Assemblée se déclare “consciente du rôle déterminant que Nelson
Rolihlahla Mandela a joué dans la lutte pour la libération et l’unité de
l’Afrique et dans l’appui à cette lutte, ainsi que de la contribution
exceptionnelle qu’il a apportée à l’avènement d’une Afrique du Sud non raciale,
non sexiste et démocratique, à la lutte pour la démocratie à l’échelle
internationale et à la promotion d’une culture de paix dans le monde entier” et
“consciente également des valeurs défendues par Nelson Rolihlahla
Mandela et de son dévouement au service de l’humanité, qu’il a manifesté par son
action humanitaire dans les domaines du règlement des conflits, des relations
entre les races, de la promotion et de la protection des droits de l’homme, de
la réconciliation, de l’égalité entre les sexes, des droits des enfants et
d’autres groupes vulnérables, et du progrès des populations démunies et
sous-développées”.
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