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BIAD
(Abdelwahab)
Droit
international humanitaire
(Paris : Ellipses, 1999, 122 p.)
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Abdelwahab
Biad est membre du CREDHO depuis qu’il est en poste à l’Université
de Rouen et il s’intéresse au droit international humanitaire depuis de
longues années. Il l’enseigne régulièrement dans le cadre des cours
d’été organisés par le CICR. C’est donc le fruit de ses
connaissances et de son talent pédagogique qu’il met ici à la
disposition d’un plus large public. Ce petit ouvrage, par ses
dimensions, constitue une excellente initiation à un domaine du droit
international encore insuffisamment connu et qui intéresse pourtant de
plus en plus les étudiants et l’opinion publique. On y trouvera un
exposé à la fois clair, précis et concis des principales règles du
droit des conflits armés et du droit humanitaire, codifiées à Genève
en 1949 puis en 1977, mais aussi des développements sur les points les
plus actuels et en pleine évolution. Le lecteur averti ne sera pas déçu
: Abdelwahab Biad a intégré dans son ouvrage des éléments concernant
les juridictions pénales internationales (tribunaux ad
hoc et Cour pénale internationale), le rôle du Conseil de sécurité
et les opérations au Kosovo, l’applicabilité du droit international
humanitaire aux Casques bleus. Sur ce dernier point, on peut signaler que
le Secrétaire général des Nations Unies a publié le 6 août 1999, une
importante circulaire qui n’est pas sans poser des problèmes, mais qui
a le mérite d’exister et qui se situe dans la problématique annoncée
par A. Biad.
Certes
on pourrait reprocher à l’auteur de ne pas s’attarder sur le débat
toujours ouvert sur le droit/devoir d’ingérence. Il est vrai que les
données essentielles de ce débat auquel certains attachent beaucoup
d’importance, comme le doyen Bettati ou Patricia Buirette, sont
maintenant bien connues. A. Biad préfère, pour sa part, et non sans
raison, privilégier l’action du CICR qui n’est pas très favorable à
de telles notions, ou celle des Nations Unies qui apparaissent de plus
comme un acteur du droit international humanitaire et de l’action
humanitaire avec tous les problèmes que cela soulève. Le petit manuel
d’Abdelwahab Biad est promis à un bel avenir et trouve d’ores et déjà
sa place parmi les ouvrages classiques, mais trop peu nombreux en langue
française qui sont consacrés au droit international humanitaire. Il ne
saurait rivaliser avec l’ouvrage d’Eric David qui vient d’être réédité
(Eric David, Principes de droit des conflits
armés, Bruxelles : Bruylant, 1999, 2e éd., 860 p.). Mais à côté
d’un tel monument, il y a de la place pour des constructions plus
modestes comme Patricia Buirette l’avait montré il y a quelques années
(Patricia Buirette, Le droit international humanitaire,
Paris : La Découverte, 1996, 124 p.).
Paul
Tavernier
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Revue hellénique
des droits de l’Homme
(Revue
trimestrielle des libertés publiques et des droits sociaux). Fondateur
Petros J. PARARAS
Athènes-Komotini : Ed. Sakkoulas et Bruxelles :
Bruylant, 1999, n° 1 et 2.
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La
création d’une nouvelle revue juridique est toujours un événement,
notamment s’il s’agit d’une revue consacrée aux droits de
l’Homme. La Revue hellénique des droits de l’Homme est destinée
essentiellement à un public de langue grecque, la plupart des articles,
commentaires et informations documentaires ou bibliographiques étant
publiés dans cette langue. Son fondateur, Petros Pararas, Conseiller d’Etat
et Professeur de droit public à l’Université Démocrite de Thrace, le
reconnaît lui-même dans sa note liminaire. Il indique toutefois que
cette Revue a pour « seconde ambition » de devenir « une
revue véritablement européenne ». En témoigne la composition du
Comité scientifique, qui comprend des personnalités belges, françaises
et québécoises, mais aussi allemandes et britanniques. Par ailleurs, le
numéro 1 publie une étude de Michel Fromont sur « La protection
des droits de l’Homme par le Conseil constitutionnel ».
Malheureusement pour les lecteurs non familiers de la langue de Socrate ou
de Démocrite, cet article reste pour le moment isolé. En revanche,
certains articles en grec sont accompagnés d’un résumé (abstract) en
français, anglais ou allemand. Pour assurer une meilleure diffusion de la
Revue, il serait utile de généraliser systématiquement cette pratique
et de traduire la table des matières.
Cette
nouvelle revue manifeste en tout cas l’intérêt porté à ces questions
dans l’espace méditerranéen, qu’il s’agisse de Malte (Mediterranean
Journal of Human Rights) ou de la Turquie (Turkish Yearbook of Human Rights).
Paul
Tavernier
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